Je devais avoir environ douze ans lorsque j’ai commencé à écouter du Rap... avec IAM, NTM, La Brigade, Lunatic, Ideal J entre autres… ce fut pour moi une révélation. Des personnes issues d’un univers qui m’était totalement inconnu, celui des banlieues, décrivaient avec engagement et rimes leur quotidien. Je me sentais proche d’eux. Comment cela était-il possible puisque rien de ce que j’avais vécu jusque-là ne me permettait de réellement saisir toute la portée de leurs propos ? Et pourtant. J’admirais cette manière qu’ils avaient de jouer, chacun à leur façon, avec les mots sur un rythme simpliste mais enivrant. A la manière d’une chaîne munie d’un boulet, ils dansent avec aisance sur l’instrumentale pour venir ensuite frapper (et choquer parfois) avec des rimes.
En 2009, alors que je suivais ma formation en Droit, un ami, un frère devrais-je dire, est venu me voir dans ma chambre à la Cité Universitaire. Il semblait heureux, impatient et déterminé. Il esquissa un sourire et me dit: « Eh Nino, je me suis mis au rap ! ». Je savais qu’il écoutait aussi ce style musical puisqu’il m’avait gravé quelques CD auparavant mais de là à s’y mettre il y avait un monde ! Ce qui suivit me prit au dépourvu : il me proposa d’essayer avec lui. Il chercha dans ses poches et en sortit un petit lecteur MP3 et me dit avec une joie enfantine : « Regarde ça c’est génial, on peut enregistrer avec ! » Effectivement le MP3 faisait office de dictaphone. Il me dit qu’on pourrait ainsi réécouter ce qu’on a fait. C’était parti !
On mit des instrumentales et on s’essaya à cette tâche ardue. Sans gêne, sans complexe, juste pour le fun. Bien que nos phrases n’étaient pas construites et que nos flow, si flow il y avait, étaient incroyablement inefficaces, nous prenions un plaisir non dissimulé à rapper. On répéta le processus des semaines durant jusqu’à finalement obtenir de petits résultats ; un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour notre créativité.
J’étais devenu VZO, simple contraction de Virtuoso, surnom que me donna mon meilleur ami Le Super Noizo, lorsque nous faisions de la danse. Et « VZO ça sonne bien, nan ? » Me disais-je! Et les significations : Viso qui est le visage en italien, « Vise haut » car j’étais très ambitieux à cette époque, « Wie so » qui en allemand veut dire… « pourquoi donc ? » …
A vous de le découvrir au travers des deux MAXI VirtuoZone et des divers freestyle …